E.T. téléphone de la maison

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Exobiologie. Le réseau Seti@home a annoncé la découverte d'un signal artificiel venu du ciel. Une affirmation qui attend une «réobservation».
Vie extraterrestre : Seti vrai, Seti pas vrai ?
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Par Sylvestre HUET
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vendredi 03 septembre 2004 (Liberation - 06:00)
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bip-bip, ici E.T., l'extraterrestre ? Ou, plus prosaïquement, bip-bip, ici l'astre machin... voire, plus bêtement, bip-bip, ici un émetteur terrestre ? Alors même qu'aucun argument fort n'appuie la première hypothèse, les animateurs du réseau Seti@home ont choisi de donner une certaine publicité (1) à la possibilité qu'ils aient pour la première fois capté un signal artificiel.

«Candidats». Ce signal a été détecté par le radiotélescope géant d'Arecibo (Porto Rico) pour la troisième fois en février 2003. Dans le cadre d'une campagne d'écoute couvrant 200 portions du ciel où autant de signaux «candidats» avaient déjà été captés. Puis transmis aux ordinateurs des participants du programme Seti@home, qui consiste à distribuer l'analyse des signaux à des millions de PC mis à disposition par leurs propriétaires lorsqu'ils ne s'en servent pas.

De cette moulinette informatique, un seul sur les 200 avait de nouveau donné signe de vie. Il provient d'une région du ciel située entre les constellations du Poisson et du Bélier. C'est un signal très faible, et reçu durant une seule minute au total, émis autour de 1 430 mégahertz, l'une des fréquences principales de l'hydrogène, supposée être celle que choisirait un E.T. futé pour donner signe de vie. Sur près de 1 000 années-lumière, la direction d'où provient ce signal ne montre aucune étoile connue, soulignent les astronomes de Seti@home. Faut-il pour autant crier tout de suite au «contact» avec une possible intelligence extraterrestre ? «Ils sont allés un peu vite en besogne», regrette Daniel Kunth, de l'Institut d'astrophysique de Paris. «Dommage, car Arecibo est le meilleur instrument pour ce type de recherche et Seti@home la bonne démarche pour en faire l'analyse.»

Triche. C'est que les arguments semblent faibles au regard de l'énormité de l'affirmation «E.T. a passé un coup de fil». Certaines caractéristiques du signal il fluctue rapidement en fréquence plaident plutôt pour un émetteur naturel, un Jupiter en orbite autour d'une étoile de faible masse par exemple. C'est ainsi que les pulsars étoiles à neutrons en rotation rapide ont, lors de leur première détection, été pris eux aussi pour des signes possibles d'une intelligence extraterrestre. La brièveté du signal va plutôt à l'encontre d'une tentative de communication, qui suppose la durée. Sans négliger la possibilité de militaires ou d'amateurs trichant avec la protection dont bénéficie cette fréquence. Une piste qui ne pourra être éliminée tout comme celle d'un défaut du télescope que par la recherche de l'émetteur à l'aide d'un autre radiotélescope, ce qui n'a pas encore été fait. Le directeur de Seti@home, David Anderson, préfère lui-même attendre une «réobservation.»

(1) New Scientist du 2 septembre.

Et si c'était vrai?
Sommes-nous seuls ou pas?

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